La musique recommandée pour cette section Véronique Sanson
Plus d'exemples régionaux
Une série de coupes tirés du traité de géographie physique d'Emmanuel de Martonne est complétée avec des coupes tirés du traité de morphologie structurale de Pierre Birot. C'est par coloriage qu'ils ont lentement trouvé leur chemin vers une mémoire qui aime retourner les contempler de temps en temps. Cette visualisation antérieure à l'émergence de la théorie de la tectonique des plaques a tout le charme des théories désuètes. Mais aussi toute la puissance d'évocation d'une théorie fondée sur l'observation du visible plutôt que sur l'alignement à une théorie qui au final empêche de concevoir ce qui s'y opposerait.
Orogenèses précambriennes Cette carte d'un petit morceau du bouclier canadien représente une série volcanique très plissée. En rouge figurent les porphyres, en jaune les roches vertes (basiques à ultra-basiques) et en vert des laves océaniques. Quelques failles découpent cette série plissée, ce qui augmente encore la difficulté de retracer l'histoire de sa genèse. La profondeur du temps long empêche ici de se faire une idée claire de ce qui s'est vraiment passé, au mieux des modèles chimiques indiqueront de possibles pistes théoriques. Il reste une image dont la beauté vient de sa grande simplicité |
La Forêt-Noire est un massif qui a inspiré beaucoup de tectoniciens. Il résulte de l'orogenèse hercynienne qui date du Carbonifère. Etudiée entre autres par Penck père et fils, ce massif pose la question des différents épisodes d'érosion puis de dépôts.
Les deux coupe ci-dessous suggèrent un soulèvement du socle au nord de Feldberg et une série conforme qui se caractérise au sommet par la cuesta souabe, une falaise d'érosion régressive dont le Malm, plus résistant à l'érosion, forme l'ossature principale. Ces cuestas sont magnifiquement illustrées sur la carte d'Emmanuel de Martonne ci dessous. |
Ici se combinent une soulèvement tectonique déformant le socle et une érosion plus ou moins efficace suivant la dureté de la roche. La compression a plissé une série de roche triassique (4 et 5) et jurassique (6 à 8) dont l'érosion a mis en évidence le Malm qui forme un abrupt nommé cuesta. Ce qui entretient en principe le phénomène d'érosion est tout d'abord la gravité qui attire la matière vers un niveau de base. Ce qui agace les géomorphologues ici est la difficulté de mettre en relation deux phénomènes a priori très simples, le soulévement d'un socle précambrien et une érosion différentielle. Si le socle se soulève, comment expliquer une érosion différentielle si le niveau de base tend à monter plutôt qu'a baisser ?
Cette image schématique d'un phénomène complexe montre bien plus que la seule érosion différentielle d'une série de couches quasi-horizontales et ouvre un abime de nouvelles questions.
Cette image schématique d'un phénomène complexe montre bien plus que la seule érosion différentielle d'une série de couches quasi-horizontales et ouvre un abime de nouvelles questions.
Ci-dessus est un bel exemple de massif montagneux qui a été affecté par deux orogenèses différentes. De la base au sommet se succèdent des calcaires du primaire inférieur (1) surmontés par des calcaires carbonifères (2) . Une séquences triassique et jurassique (3) complète la séquence. Le chevauchement des calcaires (1) sur cette séquence plus jeune (3) indiqu'ils ont été affectés par une orogenèse postérieure au Jurassique. La faille quasi verticale au milieu de l'image est probablement contemporaine de cette époque et correspond à un raccourcissement de la croûte terrestre. Puis l'érosion a passée par là, créant un horizon plus ou moins plan sur lequel se dépose une séquence tertiaire (4) qui est composé du produit de l'érosion des couches primaires et secondaires. Les sédiments quaternaires couvrent les contacts entre nappes charriées et séquence plissée, ce qui force à poser des failles hypothétiques.
Il est maintenat possible d'étudier rapidement l'esquisse morphologique du bassin parisien, qui est influencé par une série de bâtis granitiques anciens et une succession de couches secondaires et teriaires postérieurs au paroxysme de l'orogenèse hercynienne. Mais avant de regarder la carte de Birot, observons ce que nous raconte la carte hydrographique de Bertin.
Le dense chevelu hydrographique en Bretagne est caractéristique d'un pays granitique, alors que les nombreux méandres de la Seine indiquent un milieu sédimentaire dans lequel la nappe phréatique généralisée est proche de la surface. Le coude que fait la Loire indique probablement aussi le passage d'une untié géomorphologique à une autre. |
Enfin, la Moselle qui coule vers le Nord et rejoint finalement le Rhin (le fleuve tout à droite de l'image) indique ici aussi l'appartenance probable à un autre ensemble morphologique.
Dans cette esquisse morphologique du bassin parieisin, Birot représente les unités suivantes:
(1) La surface polygénique de l'argile à silex éocène - oligocène, qui apparaît surtout au nord-ouest du bassin;
(2) Une surface d'érosion oligocène qui a exhumé les dépots éocènes sous-jacents au Nord de la france;
(3) La surface d'érosion oligocène en partie fossile influence l'écoulement de la Seine vers l'ESE puis vers le NE;
(4) Le pointillé noir sur fond brique représente les surface éocènes d'argile à silex conservés dans les reliefs résiduels;
(5) La bande bleu foncée surlignée par des hachures horizontales correpond à la surface fossile pré-crétacée.
(6) La grande aire jaune correspond à la surface du début du miocène exhumée de la couverture de sabl3es miocènes;
(7) La série oligo-miocène affleure surtout au centre inférieur de la carte;
(8) Le remblaiement des sables miocènes correspond à la zone dans laquelle la Loire fait un coude du NO vers le SO:
(9)A l'est se trouvent des plateaux calcaires conservant dans des poches kartiques des fragments de la couverture oligocène. Ils sont figurés par des hachures horizonatales serrées ;
(10) Les plateaux structuraux situés à l'avant des plateaux calcaires ont des hachures horizontales plus espacées;
(11) Limites des massifs anciens influencés par l'orogenèse hercynienne
(12) Les cuestas sont formées de roches dures triassiques (t1 à t3), liassiques (l1) jurassique (j1 à j3), crétacée (c1 à c3) éocène (e1 à e2) ou encore oligocène (o). m représente les cuesta dues aux meulières de l'Aquitanien.
(13) Les failles majeures affectant la morphologie globale.
Dans cette esquisse morphologique du bassin parieisin, Birot représente les unités suivantes:
(1) La surface polygénique de l'argile à silex éocène - oligocène, qui apparaît surtout au nord-ouest du bassin;
(2) Une surface d'érosion oligocène qui a exhumé les dépots éocènes sous-jacents au Nord de la france;
(3) La surface d'érosion oligocène en partie fossile influence l'écoulement de la Seine vers l'ESE puis vers le NE;
(4) Le pointillé noir sur fond brique représente les surface éocènes d'argile à silex conservés dans les reliefs résiduels;
(5) La bande bleu foncée surlignée par des hachures horizontales correpond à la surface fossile pré-crétacée.
(6) La grande aire jaune correspond à la surface du début du miocène exhumée de la couverture de sabl3es miocènes;
(7) La série oligo-miocène affleure surtout au centre inférieur de la carte;
(8) Le remblaiement des sables miocènes correspond à la zone dans laquelle la Loire fait un coude du NO vers le SO:
(9)A l'est se trouvent des plateaux calcaires conservant dans des poches kartiques des fragments de la couverture oligocène. Ils sont figurés par des hachures horizonatales serrées ;
(10) Les plateaux structuraux situés à l'avant des plateaux calcaires ont des hachures horizontales plus espacées;
(11) Limites des massifs anciens influencés par l'orogenèse hercynienne
(12) Les cuestas sont formées de roches dures triassiques (t1 à t3), liassiques (l1) jurassique (j1 à j3), crétacée (c1 à c3) éocène (e1 à e2) ou encore oligocène (o). m représente les cuesta dues aux meulières de l'Aquitanien.
(13) Les failles majeures affectant la morphologie globale.
Comme le laissait entendre le réseau hydrographique, il y a plusieurs unités géomorphologiques. On constate également un enchevêtrement de processus d'érosion et de sédimentation parfois contemporains affectant le paysage. La succession de cuestas depuis les marges du bassin vers son centre est somme toute logique, chaque couche plus dure formant une saillie. Mais à partir du tertiaire s'alternent des périodes d'érosion qui attaquent de nouvelles aires ou au contraire finissent simplement d'aplanir de grands secteurs en y laissant une couche surperficielle qui gomme les aspérités du bâti érodé sous-jacent. S'il est possible de définir ainsi la succession d'événements affectant le paysage, l'approche purement spatiale ne permet pas de mettre en évidence le moteur derrière tous ces changements. Il faut maintenant invoquer des phénomènes qui créent un mouvement dans le temps, voici venu le temps de la tectonique dynamique.