La musique recommandée pour cette section Irma
Des cartes classiques pour commencer une lente exploration
(comme si l'Afrique était toujours un continent inconnu)
Deux cartes de facture classique: un fond Google Map avec une image satellite lissée. A gauche figurent les missions diplomatiques et de développement suisses - leur répartition reflète autant la densité d'habitations qu'une approche politique différenciées entre pays. A droite figurent les morts de conflits en janvier 2019 et septembre 2020, chaque point détaille les morts d'un même événement. La Suisse diplomatique se tient loin des conflits, mais elle déploie ses instruments de développement et d'aide humanitaire dans ces zones de conflit (carrés blanc avec blason suisse au centre).
Une première série de cartes
avec un code couleur approximatif
Le projet intial était très simple: représenter avec une échelle de couleur progressive la valeur des montants multilatéraux investis par la Direction du Développement et de la Coopération DDC en Afrique. La gradation relative sur les cartes est exacte, c-à-d que les pays les plus foncés sont bien ceux qui recoivent le plus, mais la comparaison entre pays est impossible car les échelles absolues sont différentes de plusieurs ordres de grandeur entre budgets.
Un code couleur logarithmique
pour une misère exponentielle
Une échelle logarithmique s'est imposées car les budgets varient de quelques millions à plus d'un milliard de dollars par an: à chaque changement de couleur correspond un ordre de grandeur 10 fois plus élevé. Les teintes les plus claires indiquent les millions, les tons pastels les dizianes de millions, les tons soutenus les centaines de millions et le noir les budgets supérieurs à un milliard de dollars. Les cartes ci-dessus indiquent le budget du HCR et du PAM en bleu, celui du CICR en rouge et celui de l'appel humanitaire total (HRP) en noir.
Une série d'anamorphoses pour illustrer le biais suisse
Ces déformations exagèrent la proportion de la contribution suisse aux budgets HCR, PAM, CICR et l'investissement humanitaire global suisse en Afrique. Le code couleur de chaque pays correspond au code logarithmique des cartes précédentes, la dernière carte reproduit elle le financement total suisse.
Une perspective strictement financière
La carte de gauche illustre comment les différentes sources de financement sont combinées pour répondre aux besoins en Afrique. L'anamorphose de droite indique elle l'importance de l'axe Sud-Soudan - RDC et son articulation avec l'axe Somalie-Mali qui correspond à une ceinture d'instabilité le long de la frange sud du Sahara.
Une mise en perspective socio-économique
Mais une vision limitée à la contribution financière ne 'permettra d'aucune façon de comprendre la fragilité, il faut avoir une idée de la population par pays (cartes de gauche) et du potentiel économique exprimé par le PNB par habitant (cartes de droite).
Voici donc la grille de transformation de la déformation du continent africain en fonction de la population humaine qui y réside. Bien sûr on peut varier le poids relatif de la démographie, ici les populations nombreuses du Nigeria, de l'Egypte, de l'Ethiopie, du Kenya et de la République Démocratique du Congo déforment complétement les pays alentours. Il est aussi fascinant de voir le Sahel rapetisser et le Sahara disparaître...
Voici donc la grille de transformation de la déformation du continent africain en fonction de la population humaine qui y réside. Bien sûr on peut varier le poids relatif de la démographie, ici les populations nombreuses du Nigeria, de l'Egypte, de l'Ethiopie, du Kenya et de la République Démocratique du Congo déforment complétement les pays alentours. Il est aussi fascinant de voir le Sahel rapetisser et le Sahara disparaître...
Une comparaison avec l'économie mondiale
La faiblesse économique de l'Afrique est parfaitement exprimée par cette carte: Le PNB de toute l'Afrique est inférieure à celui de l'Italie
Les anamorphose permettent de voir les pays peuplés à faible PNB qui sont les plus susceptibles de sombrer dans des cycles de crises et de violence généralisée. L'anamorphose du PNB par habitant est particulipèrement crue, avec le Sahel qui devient un sillon étroit entre des zones économiquement bien plus fortes.
Les anamorphose permettent de voir les pays peuplés à faible PNB qui sont les plus susceptibles de sombrer dans des cycles de crises et de violence généralisée. L'anamorphose du PNB par habitant est particulipèrement crue, avec le Sahel qui devient un sillon étroit entre des zones économiquement bien plus fortes.
Un déplacement exponentiel lui aussi
La carte de gauche indique le nombre de réfugiés et celle de droite le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays avec un même code couleur. La carte du centre illustre l'addition de ces deux nombres et exprime en une seule image le surnombre de déplacés internes par rapport aux réfugiés.
Le facteur démographique
Sur la carte ci-dessus préparée sur le site MARGIT la démographie africaine est mise en perspective par rapport au reste du monde. Alors que le taux de fertilité est le plus élevé (teinte violette soutenue des pays), la densité est relativement faible comparée à l'Europe. La population totale est représentée par la dimension de la pastille ronde.
La carte ci-contre tirée d'Our World in Data donne l'âge median par pays: le jeunesse de l'Afrique par rapport à l'Europe est frappante, mais également par rapport à la planète entière. |
Que nous disent ces deux cartes? qu'il faut investir massivement dans l'éducation qui aura un impact positif important durant de nombreuses décades. Mais aussi qu'il faut le faire de façon systémique en favorisant la formation de formateurs qualifiés probablement via l'enseignement tertiaire.
A quand une décolonisation réelle de l'Afrique ?
A force de définir des codes logarithmiques et de faire des règles de trois s'est peu à peu imposé l'idée de vérifier quelle proportion du PNB peut bien représenter l'appel humanitaire total. La réponse est inattendue et brutale: la carte qui en résulte indique quels pays sont colonisés par...les Nations-Unies.
En effet, lorsque un appel humanitaire correspond à moins de 1% du GDP, on peut estimer qu'il a un impact négligeable sur le fonctionnement de la sociéte. En tenant compte d'une croissance moyenne du GDP de 3.4% en 2021, on peut poser qu'un appel humanitaire valant entre 1% et 5,8% correspond à une croissance artificielle mais acceptable. Au dessus de 5,8% il indique une dépendance forte aux acteurs externes puisque l'aide humanitaire contribuera plus au GDP que sa croissance naturelle. Au dessus de 11.6%, il faut admettre une importante perte d'autonomie. Que dire alors de la Somalie, du sud Soudan et de la République Centrafricaine? Oserons nous parler de colonies des UN? |
L'aide humanitaire aurait ainsi un effet particulièrement pervers d'affaiblissement des institutions dans les pays où les montants investis sans redevabilité aux populations locales deviennent tellement importants qu'ils perturbent le fonctionnement de la société.
Avons nous bien identifiés les tueurs à l'oeuvre?
La carte de gauche indique le nombre de personnes tués dans des conflits opposant un etat à différents groupes de personnes. La carte de droite indique avec le même code couleur logarithmique le nombre de personnes tuées par la malaria la même année. Force est de constater que la malaria tue 10 à 100 fois plus que tous les conflits!
Le focus sur le Droit International Humanitaire est-il encore raisonnable en 2022?
Le focus sur le Droit International Humanitaire est-il encore raisonnable en 2022?
Positionner l'aide humanitaire suisse en Afrique
L'aide humanitaire suisse est présente dans 13 pays avec des experts du corps suisse d'aide humanitaire, que ce soit sous forme de détachement auprès des Nations Unies ou du réseau des missions suisses. Lorsqu'on reporte les conflits et les zones soumises à une crise alimentaire, le positionnement suisse est optimum pour observer, comprendre et intervenir dans ces crises. Mais la Suisse a-t-elle seulement les moyens de faire une différence?