La musique recommandée pour cette section Irma Thomas
Allo la réalité Ici la théorie
M-A émergeant des entrailles de la terre
Voici venu le temps des hypothèses réfutables, des faits établis, des observations objectives, des interprétations prudentes, des contribution à un savoir en évolution constante.
Comme le précisait mon défunt compte Twitter, Je vis d'eau de toilette et aime l'eau de vie, me laisse bercer par l'eau douce et photographie les cristallisations sensibles qu'elle laisse derrière elle.
M-A, géologue de l'environnement, ici et là, souvent là-bas, avec une base dans l’œil du beignet européen. Humanitaire au long cours, je cours la planète depuis plus de 35 ans, y analyse des photos satellites pour trouver l'eau souterraine, fais des heures de mauvaise routes pour rencontrer des êtres humains vivant des situations exceptionnellement dures qui révèlent pourtant le plus souvent leurs meilleurs traits, écris des rapports avec enthousiasme, et ne rate pas une occasion de se moquer de la bureaucratie qui pose le baiser de la mort sur tout ce qu'elle corrompt avec son manque absolu d'imagination.
Une succession de concepts ont influencé une réflexion scientifique qui s'étale sur plus de 40 ans. Il y a eu l'intrusion de la pensée systémique pendant la découverte de la géographie puis celle de la sédimentologie et de la tectonique durant celle de la géologie. Une première pratique a permis d'intégrer l'agriculture biologique, une science appliquée à la gestion de l'organe le plus important de la planète, la terre meuble, poussière d'étoiles qui nous nourrit. Après les études en sciences en environnement a eu lieu une réorientation majeure vers la gestion active du cycle de l'eau avec l'aide humanitaire comme cadre opérationnel.
L'apprentissage progressif des systèmes d'informations géographiques et de la télédetection ont naturellement débouché sur des projets de cartographie, entre autre celle de l'hydrogéologie du Tchad, mais également vers des méthodes de cartographie rapide qui permettraient d'évaluer le potentiel en eau souterraine dans les zones de crise, pour en permettre un développement accéléré ou en favoriser l'exploitation grâce à l'énergie solaire.
Les notions de changement climatique ou de cyclicité des événements y sont intégrés depuis longtemps, sans que le discours catastrophiste ambiant ne vienne perturber le cours de mes pensées. En effet, les croquis, les levers de coupe provisoires, les bouts de carte qui s'assemblent peu à peu, beaucoup de clichés géoréférencés qui en permettent une exploration en profondeur ainsi que la lecture régulière d'articles scientifiques me permettent de conserver entière ma curiosité intellectuelle tout en cultivant la patience de ne pas publier tout de suite ce qui se conçoit encore mal ni de courir après le sensationnel, toujours aussi fallacieux que malhonnête.
Il reste pourtant la tentation de mettre en ligne quelques leçons tirée d'observations effectuées dans de nombreux contextes différents, de les commenter pour en extraire des règles générales, de les illustrer avec des clichés ou des dessins qui pourraient se graver dans le souvenir du lecteur.
Pour commencer, une lecture critique de textes fondateurs de géographie et de tectonique permet d'introduire des concepts fondamentaux dans cette première section. Le focus est-il réellement sur le contenu plutôt que la forme ? demandent les images satellites qui envahissent la seconde partie avec une exubérance colorée unique, quasi impossible à recréer avec des images produites à la main.
Peut-être que ce site tout entier est une réflexion sur le pouvoir des images à exploser - ou pas - le carcan idéologique qui définit notre regard possible sur le monde. Prenant souvent le prétexte de la description géomorphologique du monde, elle imite le regard d'un grand géographe puis d'un immense tectonicen dont la capacité de visulisation était probablement unique. Elle aligne là des images comme s'il en pleuvait, c'est encore l'occasion de montrer de nombreuses figures dont le coloriage lent a agrémenté un confinement imprévu, faisant jaillir une vision après l'autre au fur et à mesure que la grisaille faisait place à un monde plein de couleurs. Tout le reste n'est que reflet de lumières déjà mortes et grésillements à nos oreilles à l'écoute d'un monde organique en continuelle mutation qui ne pense qu'à se reproduire.
Ces pages tentant ainsi de reproduire ainsi le rêve ultime du géographe, cartographier les archétypes qui défilent sur l'écran de sa conscience sans contrôle malsain des GAFA.