Musique recommandée pour la lecture Neil Young Harvest
Une théorie brillante et pourtant largement méconnue sera développée ici, celle d'Henri Erhart sur la biostasie et la rhexistasie, deux mots savants qui empêchent peut-être en partie de voir toute la puissance explicative de cette lecture originale du monde.
Il sera ici question d'altération de la roche en place, de lessivage, de remontées capillaires, de résidus d'érosion, en d'autres mots de formation de sols. Mais contrairement aux pédologues qui étudient les sols pour mieux les protéger ou les exploiter par des pratiques agricoles adaptées, il s'agit ici d'une toute autre approche: Henri Erhart est un des rares géologues à s'être posé la question puis à avoir étudié l'impact de la formation des sols sur les autres phénomène géologiques.
Une des particularités d'Henri Erhart est d'avoir étudié pendant plus de trente ans la formations des sols tropicaux, souvent regroupées sous le vocable de latérites. Or, comme le soulignait déjà Michael F. Thomas dans une série de conférence en 2006 (Lessons from the Tropics for a global geomorphology), la géomorphologie s'est largement construite sur des concepts hérités des régions tempérées, parfois humides, parfois plus sèches, mais dans lesquelles l'érosion puis le transport des sédiments par l'eau joue un rôle de premier plan. Alors que Humbolt et Darwin ont visité les tropiques et ont été inspirés une vie entière de ce qu'il y ont observé, la plupart des géographes, géomorphologues et géologues ont une connaissance limitée des processus géomorphiques à l'oeuvre sous les Tropiques. De plus ils ne considérent généralement pas le sol digne d'intérêt, au pire une sorte de couche de matériel mort qui empêche de voir les structures sous-jacentes. Au mieux, les forêts tropicales, biomes humides à la végétation luxuriante mais aux conditions de vie pénible et dangereuses à cause de toutes leurs maladies endémiques, sont assimilés à des zones évoluant peu dans le temps et dans l'espace, des non lieux que l'on remplissait de dessins décoratifs sur les vielles cartes...
Une des particularités d'Henri Erhart est d'avoir étudié pendant plus de trente ans la formations des sols tropicaux, souvent regroupées sous le vocable de latérites. Or, comme le soulignait déjà Michael F. Thomas dans une série de conférence en 2006 (Lessons from the Tropics for a global geomorphology), la géomorphologie s'est largement construite sur des concepts hérités des régions tempérées, parfois humides, parfois plus sèches, mais dans lesquelles l'érosion puis le transport des sédiments par l'eau joue un rôle de premier plan. Alors que Humbolt et Darwin ont visité les tropiques et ont été inspirés une vie entière de ce qu'il y ont observé, la plupart des géographes, géomorphologues et géologues ont une connaissance limitée des processus géomorphiques à l'oeuvre sous les Tropiques. De plus ils ne considérent généralement pas le sol digne d'intérêt, au pire une sorte de couche de matériel mort qui empêche de voir les structures sous-jacentes. Au mieux, les forêts tropicales, biomes humides à la végétation luxuriante mais aux conditions de vie pénible et dangereuses à cause de toutes leurs maladies endémiques, sont assimilés à des zones évoluant peu dans le temps et dans l'espace, des non lieux que l'on remplissait de dessins décoratifs sur les vielles cartes...
L'hypothèse qu'une géomorphologie tropicale spécifique puisse exister a régulièrement été niée, Cet apoproche empêche une bonne compréhension de l'évolution des paysages, pour lesquels l'eau courante n'a ni le rôle d'agent d'érosion principal ni celui de transport comme c'est le cas dans les zones tempérées.
Le modèle de l'érosion davisienne qui a inspiré la géographie française depuis de Martonne est en effet le modèle conceptuel qui occupe de loin le plus d'espace mental qu'il est difficile de bien percevoir à quel point il induit profondément en erreur tous les raisonnements géomorphologiques. Le chapitre sur la géologie du Sahara montre l'importance du vent comme agent de formations des paysages, celui de la glace sur le Québec, figeant d'abord l'écoulement de l'eau sur des périodes énormes puis en la relachant sous forme d'immenses crues de plusieurs siècles. |
Une érosion gommant de façon systématique et continuelle toute trace du passé semble une hypothèse bien absurde devant une telle réalité...
Sur la carte ci-dessous, certaines formes glaciaires sont parfaitement visibles plus de 300 millions d'années après leur mise en place. Par ailleurs, toute une littérature existe sur la surface d'érosion africaine, un vaste plan d'érosion dont l'histoire s'étire sur des dizaines de millions d'années, avec des dimensions spatio-temporelles bien différentes d'un modèle d'érosion dont on comprendrait l'évolution en effectuant quelques observations de reliefs terrestres depuis la fenêtre d'un train dévorant l'espace vital des amérindiens comme l'a fait Davis pour élaborer son cycle d'érosion.
Dietrich P. et ali, 2021: Fjord network in Namibia: a snapshot into the dynamics of the late Paleozoic glaciation, Geology (2021) 49 (12): 1521-26
Je vous invite à une ballade qui devrait avoir comme résultat de remplacer ce modèle simpliste par une combinaison de cycles se juxtaposant pour faire évoluer les paysages vers un équilibre toujours renouvelé, un climax toujours cherché et jamais atteint.
Pour cela il faudra suivre un exposé qui se fera en plusieurs étapes