La musique recommandée pour cette section Dire Strait Telegraph Road
Des graphiques classiques pour faire naître la peur
(comme si +Corée du Nord résonnait avec paradis...)
Une décade d’essais nucléaire
La Corée du Nord a d’abord développé un programme de nucléaire civil, interrompu é la fin des années 1990. En 2006 a eu lieu le premier essai d’explosion nucléaire, prémices d’un développement de capacité nucléaire de caractère militaire. En 2017, la Corée du Nord a fait exploser un engin basé sur le principe de la bombe à hydrogène. Aujourd’hui, la Corée du Nord possède 40 bombes atomiques dont certaines 10 à 20 fois plus puissantes que celle lâchée sur Hiroshima.
La Corée du Nord a d’abord développé un programme de nucléaire civil, interrompu é la fin des années 1990. En 2006 a eu lieu le premier essai d’explosion nucléaire, prémices d’un développement de capacité nucléaire de caractère militaire. En 2017, la Corée du Nord a fait exploser un engin basé sur le principe de la bombe à hydrogène. Aujourd’hui, la Corée du Nord possède 40 bombes atomiques dont certaines 10 à 20 fois plus puissantes que celle lâchée sur Hiroshima.
L’inutilité des résolutions et du régime de sanctions du Conseil de Sécurité semble flagrante…
16 ans pour développer un missile intercontinental
La Corée du Nord a d’abord développé des missiles à courte portée jusqu’en 2019. A partir de 2012, de nombreux missiles de portée moyennes ont été lancés, au dam de la communauté internationale.
La Corée du Nord a d’abord développé des missiles à courte portée jusqu’en 2019. A partir de 2012, de nombreux missiles de portée moyennes ont été lancés, au dam de la communauté internationale.
Enfin, en 2022 la Corée du nord a lancé le premier missile intercontinental et expédié plus d’engins dans l’espace que lors des sept dernières années, malgré un confinement complet.
Tout comme le développement de la capacité nucléaire, le rayon de portée des missiles a augmenté de façon exponentielle depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong Un.
Tout comme le développement de la capacité nucléaire, le rayon de portée des missiles a augmenté de façon exponentielle depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong Un.
Une visualisation de cette menaçante capacité nucléaire et balistique nord-coréenne
On voit comment la menace nucléaire passe successivement de 2'000 à 4'500 kilomètres, puis à 10'400 kilomètres, 13'000 et enfin 15'000 kilomètres, assez pour atteindre le coeur de l'Europe et la moitié du continent Nord-Américain. Cette carte a une perspective rarement vue en Occident, car elle est centrée sur la Chine, qui se dit en chinois... l'empire du milieu, une appellation somme toute logique: nous percvevons toujours le monde depuis notre égo, quel qu'il soit.
Une menace directe pour la Suisse?
Théoriquement la Corée du Nord pourrait envoyer un missile nucléaire jusqu'en Suisse. Mais les plus grandes menaces sont évidemment ailleurs..
On voit comment la menace nucléaire passe successivement de 2'000 à 4'500 kilomètres, puis à 10'400 kilomètres, 13'000 et enfin 15'000 kilomètres, assez pour atteindre le coeur de l'Europe et la moitié du continent Nord-Américain. Cette carte a une perspective rarement vue en Occident, car elle est centrée sur la Chine, qui se dit en chinois... l'empire du milieu, une appellation somme toute logique: nous percvevons toujours le monde depuis notre égo, quel qu'il soit.
Une menace directe pour la Suisse?
Théoriquement la Corée du Nord pourrait envoyer un missile nucléaire jusqu'en Suisse. Mais les plus grandes menaces sont évidemment ailleurs..
Le premier interêt suisse est d'éviter une catastrophe
qui affecterait la moitié de la population terrestre...
Sur cette image appelée cercle de Valeriepieris est tracé le contour d'un cercle de 3'300 kilomètres qui sépare le monde en deux moitiés avec la même population! Un conflit avec un dérapage nucléaire résulterait en une catastrophe humanitaire qui dépasserait toute capacité de réponse.
Le deuxième interêt suisse est d'éviter
une interruption des échanges économiques avec l'Asie
Cette carte illustre la densité du trafic maritime mondial, Quelques points cruciaux émergent, le Cap de Bonne Espérance au Sud de l'Afrique, Le Canal de Suez, le Detroit de malacca entre l'Indonésie et les Philippines et le canal de Panama.
Un zoom sur l'Asie permet de visuliser l'importance des échanges maritimes depuis et vers la mer Jaune qui se situe juste à l'ouest de la péninsule de Corée. Cette région est aussi celle vers laquelle la Suisse exporte de nombreuses marchandises et d'où elle importe des biens de première nécessité.
Un conflit régional menacerait 27,7% des exportations suisses d’une valeur de 96,4 milliards CHF (valeurs 2021)
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Il menacerait également 11,3% des importations suisses d’une valeur de 33,6 milliards CHF (valeurs 2021)
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Même un conflit localisé aurait un impact majeur sur l’économie suisse
Une réduction du commerce international de quelques % aurait des conséquences immédiates et graves pour l’économie, et partant pour la population suisse. Il est donc critique pour la Suisse que ses partenaires commerciauy ne soient pas affectées par un conflit régional qui déraperait vers une confrontation nucléaire.
Une réduction du commerce international de quelques % aurait des conséquences immédiates et graves pour l’économie, et partant pour la population suisse. Il est donc critique pour la Suisse que ses partenaires commerciauy ne soient pas affectées par un conflit régional qui déraperait vers une confrontation nucléaire.
Le premier besoin régional est
une réduction des tensions géopolitiques
Cette carte illustre les enjeux géopolitiques majeurs selon une perspective terrestre, celle des pays formant la façade orientale de l’Eurasie: La Russie, la Chine et la Corée du Nord.
Pour la Russie l’enjeu majeur est de conserver un accès aux mers chaudes de son transsibérien , le chemin de fer central de tout son approvisionnement depuis l’est. La branche au nord rejoint le port de Vladivostok, celle du sud Beijing et Pyongyang.
La Corée du Nord, grâce à sa frontière commune avec la Chine a un lien terrestre avec l’Eurasie, ce qui permet à son président de se déplacer par train blindé dans toute l’Asie (comme par exemple à Hanoi pour sa rencontre avec le Président Donal Trump).
Pour la Chine, la Russie et la péninsule coréenne sont une barrière physique qui restreint son accès à la mer du Japon et la force à se projeter dans le commerce mondial maritime exclusivement depuis la mer de Chine. Ses alliés dans la région sont le Pakistan, le Bengladesh et le Myanmar marqués avec une trame rouge sur le globe ci-dessus.
Elle développe depuis plus d’une décade son initiative des routes de la soie, un ensemble d’investissement dans des infrastructures de transport et de stockage afin de favoriser les importations et les exportations de la Chine avec le reste de l’Eurasie. Elle le fait surtout à travers «sa» banque de développement, l’AIIB.
Pour la Russie l’enjeu majeur est de conserver un accès aux mers chaudes de son transsibérien , le chemin de fer central de tout son approvisionnement depuis l’est. La branche au nord rejoint le port de Vladivostok, celle du sud Beijing et Pyongyang.
La Corée du Nord, grâce à sa frontière commune avec la Chine a un lien terrestre avec l’Eurasie, ce qui permet à son président de se déplacer par train blindé dans toute l’Asie (comme par exemple à Hanoi pour sa rencontre avec le Président Donal Trump).
Pour la Chine, la Russie et la péninsule coréenne sont une barrière physique qui restreint son accès à la mer du Japon et la force à se projeter dans le commerce mondial maritime exclusivement depuis la mer de Chine. Ses alliés dans la région sont le Pakistan, le Bengladesh et le Myanmar marqués avec une trame rouge sur le globe ci-dessus.
Elle développe depuis plus d’une décade son initiative des routes de la soie, un ensemble d’investissement dans des infrastructures de transport et de stockage afin de favoriser les importations et les exportations de la Chine avec le reste de l’Eurasie. Elle le fait surtout à travers «sa» banque de développement, l’AIIB.
Une comparaison des perspectives AIIB et banque Mondiale
Ouvrons une parenthèse pour comparer l'actionnariat des deux plus grosses banques actives dans la région, Cet exercice illustre é mervbeille les jeux d'allaince différents qui se confrontent.
La Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures AIIB se veut une alternative à la Banque Mondiale. Elle fait une différence entre pays membres de la région asiatique (en vert) et de ceux qui n’ont font pas partie.
La Suisse est membre de l’AIIB avec 0.81% des voix, comme le Brésil, la Chine, les Emirats Arabes Unis, l’Equateur, la France, le Ghana, Malte, le Royaume Uni et la Russie qui sont avec elle au Conseil de sécurité. Notons l’absence de certains membres du Conseil de sécurité, l’Albanie, les Etats-Unis, le Gabon, le Ghana et le Japon.
La carte est logiquement centrée sur l'Asie, son centre de gravité.
La Suisse est membre de l’AIIB avec 0.81% des voix, comme le Brésil, la Chine, les Emirats Arabes Unis, l’Equateur, la France, le Ghana, Malte, le Royaume Uni et la Russie qui sont avec elle au Conseil de sécurité. Notons l’absence de certains membres du Conseil de sécurité, l’Albanie, les Etats-Unis, le Gabon, le Ghana et le Japon.
La carte est logiquement centrée sur l'Asie, son centre de gravité.
Cette carte des pays classés selon le système de la Banque Mondiale reflète probablement assez bien la perception du monde occidental. Ici ne se pose pas la questions de ses membres puisque tous les pays ont font partie à l’exception du Vatican et de la Palestine. Par contre les catégories utilisées sont intéressantes pour comprendre comment est appréhendé le monde économique: Les pays les plus développés font partie de clubs plus ou moins élargis (G7, OECD, G20) auxquels s’opposent les BRIC et leurs alliés, les pays en voie de développement ou les moins dévelopés..
Nous pouvons maintenant explorer les enjeux géopolitiques tels que perçus par le bloc occidental
Cette carte illustre les enjeux géopolitiques majeurs selon une perspective maritime, celle des pays formant une alliance autour des Etats-Unis d’Amérique: Le Japon, la Corée du Sud et Taiwan.
L’archipel nippon a évidemment plutôt une perspective marine que terrestre et le Japon dispose d’une immense zone d’exclusivité économique vers le Pacifique. Il reçoit régulièrement des menaces et son territoire a fréquemment été survolé par des missiles nord-coréens ces dernières années. Plus au sud, Taiwan est au centre des enjeux de contrôler de la mer de Chine, une zone marquée par un quadrillage rouge.
La Corée du Sud, à cause de la frontière infranchissable qu’est de facto la ligne de contact, a une économie et une ouverture au monde similaire à celles des autres iles qui forment une alliance avec l’Occident.
Ces trois pays forment la ligne terrestre du dispositif stratégique des «trois chaines d’iles» mis en place par les Etats-Unis dans l’océan Pacifique pour contrer l’expansion chinoise.
Pour assurer son accès au large, la Chine développe depuis des années des infrastructures marines dans ce que les géopoliticiens appellent le collier de perles, une suite de ports vers le Moyen Orient, l’Europe et l’Afrique marquée en Jaune sur le globe. Enfin, la zone en rouge est celle des conflits dans la mer de Chine méridionale où plusieurs îlots dont la propriété est contestés par le Chine et ses voisins attisent les tensions.
L’archipel nippon a évidemment plutôt une perspective marine que terrestre et le Japon dispose d’une immense zone d’exclusivité économique vers le Pacifique. Il reçoit régulièrement des menaces et son territoire a fréquemment été survolé par des missiles nord-coréens ces dernières années. Plus au sud, Taiwan est au centre des enjeux de contrôler de la mer de Chine, une zone marquée par un quadrillage rouge.
La Corée du Sud, à cause de la frontière infranchissable qu’est de facto la ligne de contact, a une économie et une ouverture au monde similaire à celles des autres iles qui forment une alliance avec l’Occident.
Ces trois pays forment la ligne terrestre du dispositif stratégique des «trois chaines d’iles» mis en place par les Etats-Unis dans l’océan Pacifique pour contrer l’expansion chinoise.
Pour assurer son accès au large, la Chine développe depuis des années des infrastructures marines dans ce que les géopoliticiens appellent le collier de perles, une suite de ports vers le Moyen Orient, l’Europe et l’Afrique marquée en Jaune sur le globe. Enfin, la zone en rouge est celle des conflits dans la mer de Chine méridionale où plusieurs îlots dont la propriété est contestés par le Chine et ses voisins attisent les tensions.
Eviter une escalade sur la péninsule coréenne
La Russie et la Chine, deux alliés de la Corée du Nord au Conseil de Sécurité, sont aussi les deux seuls pays avec lesquels elle peut commercer par voie de terre. Les deux Corées sont séparées par une ligne de contact qui transforme le sud en une île dépendante de facto des seuls échanges marins pour commercer avec le monde.
Le maintien d'une des plus grande base militaire américaine à l’étranger (plus de 28'000 soldats) illustre l’importance stratégique que les Etats-Unis accordent à un pays doté d’une arme nucléaire qui les menace régulièrement. Le Japon a une relation compliquée autant avec le nucléaire (Hiroshima. Nagasaki, et plus récemment Fukushima) qu'avec son passé colonial, ce qui crée des tensions avec la Corée du Nord. |
S’il est peu probable qu’un changement de régime ait lieu en Corée du Nord, le régime pourrait toutefois être ébranlé s’il n’était plus capable de nourrir sa population et qu’une famine semblable à celle des années 1990 éclate . Le changement climatique qui frappe l'Asie des moussons augmente ce risque, comme il risque d'inciter à une fuite en avant vers une confrontation directe.
Le second besoin régional est de réduire l'impact du changement climatique
Le changement climatique se fait sentir de deux façons qui additionnent leurs effets; 1) les moussons deviennent plus erratiques, avec une tendance à devenir plus importantes (une température plus élevée permet d’évaporer plus d’eau qui sera portée plus loin au-delà du tropique) et 2) la fréquence des ouragans tend à augmenter. Ces deux effets cumulés ont pour conséquence une augmentation des inondations, qui résulte en morts, destruction de maisons et infrastructure et réduction des rendements agricoles.
Ces graphiques mettent en évidence les tendances des chiffres ci-dessus. La Corée du Nord reste très fragile par rapport aux intempéries, même s’il semble y avoir une tendance à la baisse du nombre de morts et de déplacés, peut-être liés à son programme de reboisement massif. En Corée du Sud, il semble y avoir péjoration de la situation depuis 2018, même si les dégâts restent 10 à 100 fois moins importants que chez leurs voisins du nord.
La valeur ajoutée d'un engagement suisse en Corée:
Briser l'isolement diplomatique de la Corée du Nord
Une fois n'est pas coutume, voici des cartes directement tirées de Wikipedia, celle de droite montre dans quels pays la Corée du Sud à une mission diplomatique, celle de gauche quels pays sont représentés par une mission diplomatique en Corée du Sud. La symétrie des représentations diplomatiques est frappante.
A titre de comparaison, voci à gauche la carte des 47 pays dans lesquels la Corée du Nord a une représentation diplomatique, soit dans moins d'un quart des pays sur terre. La carte de droite indique en bleu les pays représentés en Corée du Nord, mais surtout en rouge tous ceux qui ont fermés leurs bureaux durant le covid, faisant de la Corée du Nord le pays le plus isolé du monde: Même la Palestine, qui n'existe pas officiellement, a plus de 50 missions diplomatiques sur son territoire exigu!
Confiner encore davantage un pays à tendance autarcique est le meilleur moyen de se réveiller un jour avec de sérieux problèmes. Engager un dialogue pour ramener la Corée du Nord est urgent, mais qui ose aujourd'hui encore proposer une démarche diplomatique pour favoriser la paix plutôt que d'appeler à une guerre, certes juste, mais finale....
Confiner encore davantage un pays à tendance autarcique est le meilleur moyen de se réveiller un jour avec de sérieux problèmes. Engager un dialogue pour ramener la Corée du Nord est urgent, mais qui ose aujourd'hui encore proposer une démarche diplomatique pour favoriser la paix plutôt que d'appeler à une guerre, certes juste, mais finale....
La valeur ajoutée de la Suisse: son hydrodiplomatie?
Lorsque des pluies de moussons exceptionnelles ou un cyclone arrosent la péninsule coréenne, l'eau se concentre selon la forme des bassins versants et pas des frontières politiques ou des lignes démilitarisées. Il y ainsi deux bassins versants transfrontaliers entre la Corée du nord et la Corée du Sud, colorée en jaune et en brun sur la carte ci-dessus.
Cette carte indique la densité de population, les zones en bleu foncé sont densément peuplées et les plus susceptibles de subir des dégâts en cas d'inondation. Or, toute la zone frontalière juste au nord d'Incheon est celle ou va s'évacuer toute l'eau tombée le long de la zone démilitarisée. Mettre ne place des systèmes d'alertes précoces de pluies exceptionnelles puis des protocoles de gestions des eaux de surface pour réduire l'impact global de ces précipitations permettrait de réduire le risque d'accidents mortels, de destruction de maisons et d'infrastructures, et de pertes agricoles importantes qui sont un défi pour les deux Corées, au nord pour garantir le système autarcique d'alimentation de la population, au sud pour éviter une dépendance à des importations dispendieuses qui ont directement un impact sur le coût de la vie.
Un programme de développement le long de la ligne de front figée depuis 70 ans permettrait peut-être de reconstruire un peu de confiance mutuelle entre les deux Corées, avec à aterme la perspective d'enfin signer un traité de paix et finir le plus vieux conflit au monde. L'avenir nous dira si la Suisse se lancera dans une telle activité diplomatique.
Un programme de développement le long de la ligne de front figée depuis 70 ans permettrait peut-être de reconstruire un peu de confiance mutuelle entre les deux Corées, avec à aterme la perspective d'enfin signer un traité de paix et finir le plus vieux conflit au monde. L'avenir nous dira si la Suisse se lancera dans une telle activité diplomatique.
Pour en finir avec la peur d'une fin du monde nucléaire
Réduire le risque de conflit nucléaire sur la péninsule coréenne serait une contribution à un monde plus sûr, même si le chemin reste très long avant de pouvoir le dénucléariser complétement.
En effet, éliminer toutes les bombers nord-coréennes représenterait une diminution de 0.3% du nombre total de bombes atomiques sur la planète. Il faudra alors s'attaquer 3.3% de bombes qui ne sont pas possédées par des membres permanents du Conseil de Sécurité puis aux 96,4 % détenus par les membres permanents... |