La musique recommandée pour cette section The Doors
Tout commence avec cette magnifique image, préparée par Emmanuel de Martonne il y presque un siècle. Elle donne une perspective polaire de la Terre, nous voici à tourner avec elle au rythme des jours, des saisons, des années, des siècles. Que verrons nous perchés la-haut ?
L'extension des glaciations quaternaires, encerclant le pole et s'échappant plus ou mains au sud, a une relation spatiale forte avec les dépôts de loess, cette poussière calcaire sur lesquels se sont développés les principales civilisations terrestres. Mais évidemment, depuis cette carte à la conception parfaite, une armée de satellite observe cette partie du monde, de nombreuses nouvelles données sont disponibles aujourd'hui, autant sur la situation actuelle que sur le passé.
L'extension des glaciations quaternaires, encerclant le pole et s'échappant plus ou mains au sud, a une relation spatiale forte avec les dépôts de loess, cette poussière calcaire sur lesquels se sont développés les principales civilisations terrestres. Mais évidemment, depuis cette carte à la conception parfaite, une armée de satellite observe cette partie du monde, de nombreuses nouvelles données sont disponibles aujourd'hui, autant sur la situation actuelle que sur le passé.
Tous les jours des satellites mesurent l'étendue de la banquise, ces données sont alors vérifiées, compilées par mois puis mises à disposition de tous (voir ici). La carte de gauche montre l'étendue de la banquise en janvier 2023, celle de droite montre l'extension de la couverture neigeuse, une donnée disponibles parmi de nombreuses autres ici (il suffit de vous enregistrer auprès de la NASA pour accéder à ces données),
Il peut sembler idiot de montrer ces deux images isolément, qui se soucierait de la banquise sans se demander ce qui arrive à la couverture neigeuse, et vice versa ?
Mais il faut d'abord se repérer un peu mieux avant de polémiquer
Il peut sembler idiot de montrer ces deux images isolément, qui se soucierait de la banquise sans se demander ce qui arrive à la couverture neigeuse, et vice versa ?
Mais il faut d'abord se repérer un peu mieux avant de polémiquer
Voici une carte combinant ces données, complétée par des informations topographiques, ce qui laisse déjà entrevoir certains enjeux géopolitiques autour du pôle nord.
Cooment aborder le climat aujourd'hui sans parler de son changement - comme s'il venait de découvrir qu'il peut changer. Que voit-on perché au dessus du pôle Nord?
Cette carte illustre l'évolution de la banquise arctique en mars, c'est-à-dire à la fin de l'hiver astronomique. La ligne rouge indique l'extension moyenne de la banquise entre 1980 et 2010. Il n'y a pas de changement notable ces dernières années, ce qui s'exprime entre autre par le déplacement relativement limité de l'étiquette donnant la surface, qui se retrouve automatiquement au centre du polygone qu'elle décrit.
Cette carte illustre l'évolution de la banquise arctique en mars, c'est-à-dire à la fin de l'hiver astronomique. La ligne rouge indique l'extension moyenne de la banquise entre 1980 et 2010. Il n'y a pas de changement notable ces dernières années, ce qui s'exprime entre autre par le déplacement relativement limité de l'étiquette donnant la surface, qui se retrouve automatiquement au centre du polygone qu'elle décrit.
Cette carte illustre aussi 22 ans d'évolution de la banquise en septembre à la fin de l'été astronomique. Sur cette image, la variation est nettement plus élevée, avec une surface de glace résiduelle qui semble passer de plus de 5 millions de Km2 à quelques 4 millions de kilomètres carrés, soit une perte de l'ordre de 20%, avec la valeur la plus basse atteinte en 2020. Le réchauffement climatique se ferait donc surtout sentir par de plus fortes chaleurs l'été, qui font fondre la banquise plus intensément, plus particulièrement sur la facade boréale russe. Puis en hiver elle se reconsituerait plus ou moins intégralement.
En faisant varier sur la même carte l'extension de la banquise et de la couverture neigeuse apparaît l'image ci-dessus. C'est en observant le vol d'un canard du Japon en Sibérie que j'ai vu la première fois ce vaste battement d'air et d'eau, saupoudrant de neige les terres et couvrant de banquise la mer arctique. En blanc bleuté bouge la banquise, en blanc-gris la couverture neigeuse.
Regarder battre le coeur atmosphérique de la Terre procure un étourdissement délicieux, on entendrait presque battre la mesure de la musique des sphères.
Il y a une telle concentration d'information dans cette image que je ne sais où regarder: comment l'Himalaya se voile la face? Comment le front hivernal fond vers le sud? Comment les Alpes se teignent en blanc dans les neiges tardives d'avril? Comment la banquise se faufile entre les iles ? et rend accessible d'immenses secteurs aux animaux adaptés au grands froids?
Attardez-vous sur cette image, elle apporte bonheur et sérénité pour qui sait l'observer !
Regarder battre le coeur atmosphérique de la Terre procure un étourdissement délicieux, on entendrait presque battre la mesure de la musique des sphères.
Il y a une telle concentration d'information dans cette image que je ne sais où regarder: comment l'Himalaya se voile la face? Comment le front hivernal fond vers le sud? Comment les Alpes se teignent en blanc dans les neiges tardives d'avril? Comment la banquise se faufile entre les iles ? et rend accessible d'immenses secteurs aux animaux adaptés au grands froids?
Attardez-vous sur cette image, elle apporte bonheur et sérénité pour qui sait l'observer !
En parrallèle avec la production de ces cartes des mouvements de la banquise et de la couverture neigeuse, j'ai compilé les dernières données publiquement disponibles pour réaliser une carte du dernier maximum glaciaire basé sur le concept de la carte d'Emmanuel de Martonne.
Les sources sont les suivantes
Paléotopographie et extensions des inlandsis: Gowan E. J., Zhang X., Khosravi S. et al, A new Icesheet reconstruction for the past 80'000 years, Nat. Commun 12, 1199 (2021);
Glaciers des Alpes et de l'Himalaya: Ehlers, Gibbard, Hughues: Quaternary glaciations - extent and chronolgy, (volume 15), a closer look, (https://booksite.elsevier.com/97804444264477/index.php)
Etendue de la banquise: Sea Ice Index, version 3, (G02135)
Les sources sont les suivantes
Paléotopographie et extensions des inlandsis: Gowan E. J., Zhang X., Khosravi S. et al, A new Icesheet reconstruction for the past 80'000 years, Nat. Commun 12, 1199 (2021);
Glaciers des Alpes et de l'Himalaya: Ehlers, Gibbard, Hughues: Quaternary glaciations - extent and chronolgy, (volume 15), a closer look, (https://booksite.elsevier.com/97804444264477/index.php)
Etendue de la banquise: Sea Ice Index, version 3, (G02135)
Cette section est dédiée à la mémoire de Madame Evelyne (Eve) Lambart, une grande pionnière canadienne du film d'animation qui a su imposer, malgré sa surdité de naissance, sa vision du monde à un monde masculin fermé à la différence.
A force d'observer le battement d'air et d'eau, je me suis rappelé que j'avais déjà vu de telles images, avec toutefois une autre échelle de temps, celle de la déglaciation du Canada. L'inlandsis largement centré sur le Labrador fond, mais dans cette image simple - qui représente artistiquement la disparition de cette calotte de glace continentale - il manque les nombreux lacs qui ont existé temporairement pendant que l'eau piégée sous forme de neige puis de glace pendant des millénairers retrouvait la liberté de couler vers l'océan....
La sources des données est: April S. Dalton et al., An updated radiocarbon-based ice margin chronology for the last deglaciation of the North American Ice Sheet Complex, Quaternary Science Reviews, Volume 234, 2020
La sources des données est: April S. Dalton et al., An updated radiocarbon-based ice margin chronology for the last deglaciation of the North American Ice Sheet Complex, Quaternary Science Reviews, Volume 234, 2020
La source des données sur l'extension des lacs est Dyke, A.S., Moore, A. And Robertson, L. 2003 : Deglaciation of North America, Geological Survey of Canada Open File 1574.
Admirez l'arc de cercle - correspondant au front de recul glaciaire - que forment les Grands lacs et la série de lacs dans l'ouest du Canada. Le cas spécial de la mer de Champlain au Québec est exploré ici. Cette carte plus complète montre les lacs pro- et tardigiaires qui se sont succédés pendant la déglaciation, suivant le front glacaire qui recule vers le nord.
En ajoutant la topographie, on comprend aussi mieux comment la glace répond aux contraintes géomorpholgiques. ou encore que la baie d'Hudson s'est probablement aussi formée par enfoncement sous le poids de 3 kilomètres de glace, pas seulment par surcreusement glaciaire comme le démontre si joliement de Martonne ici.
Admirez l'arc de cercle - correspondant au front de recul glaciaire - que forment les Grands lacs et la série de lacs dans l'ouest du Canada. Le cas spécial de la mer de Champlain au Québec est exploré ici. Cette carte plus complète montre les lacs pro- et tardigiaires qui se sont succédés pendant la déglaciation, suivant le front glacaire qui recule vers le nord.
En ajoutant la topographie, on comprend aussi mieux comment la glace répond aux contraintes géomorpholgiques. ou encore que la baie d'Hudson s'est probablement aussi formée par enfoncement sous le poids de 3 kilomètres de glace, pas seulment par surcreusement glaciaire comme le démontre si joliement de Martonne ici.
@pere-ubu, néo DaDa, nous communique la pensée suivante:
Si je te demandais ce que le soleil ferait fondre en premier,
donc ce qui est le plus élevé sur terre,
tu dirais Himalaya, Andes, Rocheuses ou Alpes.
Mais, main sur le coeur, qui aurait dit Groenland?
(qui ne brûle pas mais fond à toute vitesse)
Si je te demandais ce que le soleil ferait fondre en premier,
donc ce qui est le plus élevé sur terre,
tu dirais Himalaya, Andes, Rocheuses ou Alpes.
Mais, main sur le coeur, qui aurait dit Groenland?
(qui ne brûle pas mais fond à toute vitesse)
Cette carte complète la série en montrant l'évolutions de deux calottes glaciaires de -175'000 à -20'000 ans. On voit une grande calotte fondre lentement sur 100'000 ans puis disparaître rapidement entre -85'000 et - 55'000 ans. Une courte période intertglaciaire suit, pendant laquelle des lacs ont dû subsister quelques temps, puis à partir de -35'000 ans une calotte se forme lentement, celle du dernier maximum glaciaire que nous avons regardé fondre tout à l'heure. Les sources de données sont les mêmes que les images en-dessus, elles sont simplement combinées autrement.
Puis l'intuition d'une fractale temporelle plutôt que spatiale a fait son chemin, les périodes interglaciaires seraient les septembres à l'échelle des millénaires, comme les automnes sont les stades interglaciaires à l'échelle annuelle.
Il y a le jour et la nuit (1 jour), le mois lunaire (28 jours), l'été et l'hiver (180 jours), le cycle des taches solaires (dit de Schwabe, 11 ans), le cycle quasi-séculaire de Geissberg (90 ans), celui de Suess (200 ans) et celui de 2'300 ans (Hallstattzeit) puis ceux de Milankovitch (précession des équinoxes de 23'000, variation du petit, respectivement du grand axe de l'ellipse terrestre de 40'000, respectivement 100'000 ans) expliqués ailleurs . (Voir Nesme-Ribes E. et thuillier G, Histoire solaire et climatique, 2000, Belin, pour la science) |
La variation annuelle est centrée sur le pôle nord, qui est oublié du soleil pendant 6 mois par an, il est donc logique que la répartition des neiges annuelles ou des glaciations aient des étendues semblables. Mais que ce mouvement d'inspiration puis d'expiration ressemble de façon aussi frappante au principe de la métamorphose qu'a développé Goethe laisse songeur.
(Ces réfléxions sont développées dans le chapitre intitulé 'L'écofascisme en marche: l'attaque de Buckmysteria par des fullérnes du livre les filles d'Abel.)
(Ces réfléxions sont développées dans le chapitre intitulé 'L'écofascisme en marche: l'attaque de Buckmysteria par des fullérnes du livre les filles d'Abel.)
La répartition des écosystèmes est très sensible à la température et aux précipitations (qui sont elles aussi très semsibles à la température).
Voici comment se répartissent les grandes écorégions aujourd'hui selon le WWF. L'importance spatiale de la forêt boréale et de la taiga est frappante.C'est une Terre assez rare, car elle correspond à un monde particulièrement froid par rapport à son histoire. Il n'est pas étonnant qu'elle tende à se réchauffer dès qu'un nouvel équilibre cherche à se réaliser. |
Et voici à quoi ressemblait notre planète il y a 20'000 ans lors du dernier maximum glaciaire- La quasi-disparition des forêts tropicales est frappante avec un désert là où pousse la forêt amazonienne aujourd'hui. Par contre, le Sahara était une grande prairie tropicale dans laquelle les Sapiens préparaient une lente conquête du monde tandis que leurs cousins espgnols et français peignaient des fresques rupestres.
Laissons nous maintenant tenter par une errance de volatile au gré des vents