La musique recommandée pour cette section Cigarettes after sex Cry
Ecrasé par la pesanteur depuis sa sortie de l'océan primordial, l'animal rampe, se fait pousser les pattes, galope, grimpe aux arbres puis se lève pour approcher son cerveau du ciel. Le bipède aurait développé une grande capacité de visualiser l'espace en trois dimensions pour mieux explorer son environnement pour y trouver nourriture, gîte et ressources. Il couvrira de peintures rupestres les murs et deviendra Sapiens. Quelques instants plus tard, il essaiera de comprendre l'origine de montages infranchissables et d'océans hostiles.
Pourquoi cette longue introduction? Parce que la topographie, la représentation du relief pour en permettre son étude, n'est devenue que récemment une science, qui ne dispose d'ailleurs encore que d'un corpus limité d'explications malgré la diversité des formes de la Terre.
Pourquoi cette longue introduction? Parce que la topographie, la représentation du relief pour en permettre son étude, n'est devenue que récemment une science, qui ne dispose d'ailleurs encore que d'un corpus limité d'explications malgré la diversité des formes de la Terre.
Topographie
La topographie permet à un lecteur d'imaginer une réalité en 3 dimensions à partir d'un plan, avec des courbes de niveaux serrées lorsque la pente est forte et espacées lors le terrain est plat. Un premier bloc-diagramme montre comment des strates parallèles sont découpées par l'érosion. Il est tiré du plan (et pas l'inverse), même s'il semble plus facile à appréhender grâce au talent du dessinateur qu'est de Martonne, qui se plait à envoûter ainsi son lecteur...
Saurez-vous replacer St-Rémy à l'intersection du ru du Rhodon et de la rivière Yvette? Par ailleurs, comment ne pas imaginer sur cette image que ce sont les rivières qui font fondre les couches horizontales de pierre?
Saurez-vous replacer St-Rémy à l'intersection du ru du Rhodon et de la rivière Yvette? Par ailleurs, comment ne pas imaginer sur cette image que ce sont les rivières qui font fondre les couches horizontales de pierre?
Une première difficulté surgit, une faille en l'occurrence qui déplace les roches et forme ainsi une pente, partiellement recouverte de débris d'érosion. Mais ici les terrains les plus jeunes sont plus bas que les terrains plus vieux, ce qui semble contredire le principe de superposition que les sédiments les plus jeunes reposent sur des sédiments plus anciens.
La perspective cavalière donne l'impression de pouvoir reconstituer les coups de ciseau qu'a dû donner le sculpteur à ces gorges en devenir pour ciseler ce paysage.
La perspective cavalière donne l'impression de pouvoir reconstituer les coups de ciseau qu'a dû donner le sculpteur à ces gorges en devenir pour ciseler ce paysage.
Une première difficulté surgit, une faille en l'occurrence qui déplace les roches et forme ainsi une pente, partiellement recouverte de débris d'érosion. Mais ici les terrains les plus jeunes sont plus bas que les terrains plus vieux, ce qui semble contredire le principe de superposition que les sédiments les plus jeunes reposent sur des sédiments plus anciens.
La perspective cavalière donne l'impression de pouvoir reconstituer les coups de ciseau qu'a dû donner le sculpteur à ces gorges en devenir pour ciseler ce paysage.
La perspective cavalière donne l'impression de pouvoir reconstituer les coups de ciseau qu'a dû donner le sculpteur à ces gorges en devenir pour ciseler ce paysage.
Erosion normale
L'eau qui s'évapore est entrainée par le vent, se condense et tombe sous forme de pluie, dissout ici un atome, emporte là un grain de matière, le cache dans le lit de la rivière où il saute, glisse, roule, suit la pente, se repose pendant quelques siècles, et finit par se déposer au fond de la mer d'où venait l'eau qui l'a mis en route. Localement, cette érosion burine une gorge, alors que l'organisme vivant échoué là voit la roche fondre sous les assauts hydriques, une érosion normale qui expliquerait toute l'évolution des paysages.
Pendant un court séjour sur terre, les fragments de verre se laissent observer alors qu'ils roulent vers la mer (exercices de styles)
Voici probablement la figure la plus importante de tout le traité, qui résume le modelage du paysage par l'érosion et l'évolution des versants selon Davis repris par de Martonne. Des incisions successives ramènent peu à peu une surface d'érosion à un niveau de base, passant d'un stade juvénile à fortes pentes à un stade sénile aux formes effacées.
Encore une fois admirons le style graphique, en forçant sur les hachures verticales pour la pente, le travail de l'eau est constamment suggéré et occupe peu à peu l'espace mental du lecteur. Cette figure est évidemment aussi extrêmement schématique, ignorant toute variation de lithologie, de climat local ou de couverture végétale qui évolue de toutes façons pedant que l'érosion régressive a lieu.
Encore une fois admirons le style graphique, en forçant sur les hachures verticales pour la pente, le travail de l'eau est constamment suggéré et occupe peu à peu l'espace mental du lecteur. Cette figure est évidemment aussi extrêmement schématique, ignorant toute variation de lithologie, de climat local ou de couverture végétale qui évolue de toutes façons pedant que l'érosion régressive a lieu.
Il faut encore expliquer le travail de sape assez systématique des méandres qui s'enfonceraient en s'écartant toujours plus du tracé originel plus ou moins longitudinal, Ce que démontre en fait ce dessin est que la rivière utilise son énergie à dériver horizontalement plutôt qu'à s'enfoncer car elle a atteint un niveau infranchissable, celui de la nappe d'eau souterraine que la rivière ne peut éroder: en effet, les lois hydrodynamiques qui décident de son comportement érosif sont les mêmes que celles qui dictent la hauteur de la nappe phréatique.
Au fur et à mesure que l'érosion fait reculer la falaise, fragile équilibre entre la gravité qui emporte un fragment après l'autre et la roche qui oppose sa résistance à la désagrégation physique, une plaine de plus en plus plate se dépose à son pied. Puis, la rivière ayant creusé le niveau de base, elle s'enfonce dans ses propres sédiments et oublie quelques terrasses résiduelles. L'érosion normale sert ainsi à expliquer autant le dépôt que l'enlèvement de poussière de roches disparaissant comme le temps passe. Oserons nous faire une analogie avec la mémoire, qui se charge de millions d'impressions nouvelles puis en oublie toujours plus au fur et à mesure que l'habitude nous fait emprunter toujours le même chemin ?
Nos rides, des terrasses résiduelles creusées par le temps qui passe?
Nos rides, des terrasses résiduelles creusées par le temps qui passe?
Voici une autre figure particulièrement réussie, qui a aussi inspiré un coloriage plus inspiré où chaque coup de crayon reproduit un des traits lancés par de Martonne qui contribue à une lecture plus consciente de ces terrasses qui prêtent leurs flancs à une érosions lascive... Mais nous assistons ici aussi à un authentique rajeunissement du paysage, avec un niveau de base s'enfonçant soudain plus vite que l'érosion ne peut combler la vallée de sédiments.
Et pour finir cette introduction théorique, une image qui questionne l'érosion normale car elle démontrerait plutôt que c'est le cône du volcan au centre de la carte qui définit l'organisation du réseau hydrographique qui à son tour détermine le paysage - du moins à ce stade juvénile.
Pour comprendre l'évolution actuelle d'un paysage, le meilleur moyen est d'étudier son réseau hydrographique, les forces à l'oeuvre deviennent visibles, chaque coude répond à une nécessité, laissant entrevoir un magnifique signal lorsque nous osons nous élever du sol et considérer la terre comme si elle était réellement le plan qu'analysent avec délice les géographes.
Pour comprendre l'évolution actuelle d'un paysage, le meilleur moyen est d'étudier son réseau hydrographique, les forces à l'oeuvre deviennent visibles, chaque coude répond à une nécessité, laissant entrevoir un magnifique signal lorsque nous osons nous élever du sol et considérer la terre comme si elle était réellement le plan qu'analysent avec délice les géographes.
Evolutions géomorphologiques
En changeant d'échelle, on peut observer les effets de l'érosion en action sur un paysage caractérisé par une couche grise peu résistante à l'érosion sur laquelle repose une couche bleue plus dure, elle même recouverte d'une couche brune tendre coiffée par une dalle bleue dure. Les flèches rouges figurent l'écoulement qui prend ses côtes résiduelles à contre-sens.
L'érosion émousse les crêtes, taille des gorges, remplit les creux, cachant toujours mieux la structure sous-jacente dans un paysage que la végétation finira de rendre incompréhensible au plus grand nombre. Il faudra repartir d'observations directes sur le terrain puis sur la carte pour organiser ces éléments morphologiques dans une chronologie qui leur donnera un sens.
L'érosion émousse les crêtes, taille des gorges, remplit les creux, cachant toujours mieux la structure sous-jacente dans un paysage que la végétation finira de rendre incompréhensible au plus grand nombre. Il faudra repartir d'observations directes sur le terrain puis sur la carte pour organiser ces éléments morphologiques dans une chronologie qui leur donnera un sens.
La dernière figure illustre l'influence du pendage de la couche érodée sur la forme résiduelle qu'elle laissera le soin au géomorphologue d'analyser. Aux crêtes violettes succèdent de vagues remous verdâtres puis a nouveau des côtes brunes. Les deux élements les plus importants pour expliquer les formes du sol - la dureté relative des couches et leur angle avec l'horizon - serviront désormais de référence pour observer l'évolution géomorphologique des paysages.
Maintenant que l'abécédaire de l'érosion normale selon Davis est acquis, nous pouvons nous confronter à des exemples réels.
Maintenant que l'abécédaire de l'érosion normale selon Davis est acquis, nous pouvons nous confronter à des exemples réels.